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The sign posted by the entrance to the Natzweiler-Struthof camp reads: "General Delestraint Square. Head of the secret army, imprisoned at the Struthof from the 8th of March to the 5th of September, 1944. Died for France at Dachau, April 19, 1945." Delestraint, general in charge of the resistance movements within France during the German occupation, was removed from Natzweiler with all the other prisoners, in advance of the oncoming American troops, who discovered the camp, empty of prisoners, in November of 1944. He was shot just before the Americans liberated Dachau. Photo and translation Copyright © Diana Mara Henry.

Charles Delestraint (1879 - 1945)

Le premier chef de l'Armée secrète

The First leader of the Secret Army

cheminsdememoire.gouv.fr

(translation on request)

Au début de la Première Guerre mondiale (1914-1918), le capitaine Delestraint est fait prisonnier par les Allemands et interné pendant quatre ans, après avoir brillamment participé aux combats.

At the start of WWI, Captain Delestraint was taken as prisoner of war by the Germans and was imprisoned for four years, after participating brilliantly in the fight.

Durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), le général Delestraint refuse l'armistice signé le 22 juin 1940 par le gouvernement Pétain et choisit de suivre l'appel lancé de Londres par le général de Gaulle, pour résister contre l'Allemagne nazie.

During WWII, General Delestraint refused to acknowledge the armistice signed on June 22 1940 by the Pétain government and chose to follow the call put out by General de Gaull for resistance against Nazi Germany.

En 1942, il devient, sous le nom de Vidal, le premier chef de l'Armée secrète. Arrêté par la Gestapo, il est déporté au camp du Struthof en Alsace, puis à Dachau, où il est exécuté, en avril 1945, quelques jours avant la libération du camp par les Américains.

In 1942, under the name Vidal, he became the first leader of the Secret Army. Arrested by the Gestapo, he was deported to the Struthof camp in Alsace, then to Dachauwhere he was executed in April 1945, a few days before the American liberation of the camp.

Le général Delestraint, 1938. Source : Collection F.Y. Guillin

Rejoignant dans l'esprit le général de Gaulle, Delestraint choisit de rester en France où la résistance doit s'organiser. Il s'efforce alors de retrouver et de regrouper les anciens des chars, les exhortant à passer à l'action. Menant une intensive campagne de propagande, il multiplie les rencontres en zone non-occupée.
En décembre 1940, paraît le premier numéro du Bulletin de liaison entre ceux des chars de combat. Delestraint a participé à la rédaction de ce bulletin, dont le message est clair : se tenir prêt à reprendre les armes. Partout, des associations se créent, foyers potentiels d'actions futures. Delestraint consacre son temps à entretenir inlassablement la flamme de la résistance.

Le général Delestraint en 1942.
Début 1942, Jean Moulin quitte Londres. Le général de Gaulle lui a demandé de coordonner, en France, les actions des différents mouvements de résistance.

Le 28 août 1942, Delestraint rencontre, à Lyon, Jean Moulin.

Jean Moulin est à la recherche d'un chef militaire capable de diriger l'organisation qui rassemblera leurs groupes armés. L'objectif est de mettre sur pied une organisation militaire prête à intervenir efficacement en cas de débarquement allié. Contacté, le général Delestraint accepte le poste.

Delestraint devient, sous le pseudonyme de Vidal, le chef de l'Armée secrète qui regroupe les éléments combattants des trois mouvements de résistance de la zone sud : Combat, Libération et Franc-Tireur.

Entré dans la clandestinité, Delestraint-Vidal s'installe à Lyon, où il constitue son état-major. Fin 1942, les effectifs de l'Armée secrète sont estimés à quelque 30 000 hommes.

Lettre du général de Gaulle au général
Delestraint lui confiant le
commandement de l'Armée secrète.
Source : Collection F.Y. Guillin

En février 1943, Delestraint-Vidal se rend à Londres avec Jean Moulin afin de coordonner l'action de l'Armée secrète avec celle du commandement des Alliés. Tandis que Vidal voit ses attributions s'étendre à l'ensemble du territoire (zones sud et nord), il apprend que le débarquement des Alliés ne s'effectuera pas avant le printemps 1944. Il convient de mettre à profit ces mois d'attente pour organiser, équiper et former ses hommes en vue de ce jour.

Le 15 mars 1943, alors que le chef de l'Armée secrète est à Londres, plusieurs membres de son état-major sont arrêtés en France. Des documents importants sont saisis. La surveillance allemande s'intensifie et les arrestations se multiplient.

De retour en France, Vidal développe les maquis, en particulier celui du Vercors, veille à leur approvisionnement en vivres, en armes et en matériel. Vidal travaille sans relâche à l'unification et à la cohésion opérationnelle de ses troupes. Privilégiant les actions mûrement préparées, il veut éviter tout geste prématuré qui compromettrait le dessein final.

En quelques mois, les effectifs de l'Armée secrète sont passés de quelque 100 000 hommes à plus de 200 000.
Si la tâche accomplie est importante, la situation devient de plus en plus préoccupante. Le chef de l'Armée secrète sait que le temps lui est peut-être compté.

Le 9 juin 1943, Delestraint-Vidal est arrêté par la Gestapo, à Paris, où il devait rencontrer les chefs militaires des mouvements de la zone nord, ainsi que le commandant Gastaldo, son chef d'état-major et chef du 2e bureau, et le lieutenant Jean-Louis Théobald, collaborateur de Jean Moulin.
Interrogé par la Gestapo, Delestraint-Vidal ne donne aucune information. Transféré à la prison de Fresnes, il s'efforce de dégager la responsabilité des autres inculpés et d'obtenir leur relaxe en prenant tout à sa charge.

Après neuf mois d'instruction, l'affaire est renvoyée devant le tribunal de Breslau.

1944 - Delestraint est interné à Natzwiller-Struthof, puis à Dachau.

Le 10 mars 1944, le général Delestraint est interné en Alsace, au camp de Natzwiller-Struthof, sous le statut de Nacht und Nebel, c'est-à-dire un déporté que les nazis font disparaître dans "la nuit et le brouillard". Delestraint attend sa comparution devant le tribunal.

En septembre 1944, le camp du Struthof est évacué, devant l'avance des Alliés. Les prisonniers sont transférés en Allemagne, près de Munich, au camp de concentration de Dachau.

Le 19 avril 1945 - Delestraint est exécuté, à Dachau.

L'exécution du général Delestraint a lieu quelques jours avant la libération du camp par les Américains.